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Affichage des articles du mai, 2017

L'oiseleur

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L’oiseleur.   Derrière chaque visage qui te sourit, Se cache l’ombre d’une pensée,   d’une envie. Volte face te murmure au creux de l’oreille, Un doux voyage au pays du lait et du miel. Mais celui qui te charme n’est qu’un oiseleur, Prêt à te mettre en cage pour un simple leurre. L’ombre apprivoise toute lumière vitale, Pour exhiber au grand jour ses formes vénales.     Apparence charmeuse, pensée belliqueuse, Ombre folle et disgracieuse illusion moqueuse. D’un ange déchu à la grâce d’un prophète, Qui comme un dieu, réclamera enfin,   ta tête.   A chacun de tes pas l’ombre te suit, fidèle. Pieuse addiction à l’absinthe spirituelle. Celle qui t’enivre de noblesse éphémère, Te cloitre dans un lumineux donjon de verre.     L’oiseleur te lie par le cuir à son épaule, Pour que de soumise, tu en gardes le rôle. Pour que tu lui offres une couvée d’héritiers, Royaume sur lequel tu ne règnes jamais. Magnifique diamant, le temps des épousai

Coeur froid

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Cœur froid   Dehors, le vent secoue les branches, Et les ombres deviennent folles.  L’hiver souffle ici sa revanche, Mon cœur gèle à  l’abri d’un saule. Ultime adieu, sans mot, ni lettre, Juste un visage et un soupir. Elle entre ici par la fenêtre, D’où elle n’ose ressortir. Ma vielle compagne muette, Cette solitude ombrageuse, A la fois pesante et discrète ; Captives pensées nébuleuses. Sans mot mes amours m’ont quitté, Sans un adieu, ni épitaphe. Sans feu de joie, cœur gelé, Tout s’oublie, mais rien ne s’efface. Le vent dépouille sans pitié, Les branches de mon triste saule. Cœur froid horizon dévasté, Dans ma folie sans camisole. Libre d’attendre, la faucheuse, Invisible et croupie dans l’ombre. Comme une muse fallacieuse, Inspiratrice d’outre-tombe. Qui fait désirer  le suicide, Comme odyssée libératrice, D’une maladie homicide. Le cœur froid et  l’âme en supplice. Dehors, le vent secoue les branc

Mot d'amour

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Mot d’amour Fleur de lys amoureux de rose, Envoie un papillon de prose. Mais grenouille sur nénuphar, Intercepte le faire-part. La batracienne gourmandise, Regrette déjà sa sottise. Langue pendue gobe moustique, Langue qui s’y colle, s’y pique. Papillon est un mot d’amour, Pour la fleur au cœur de velours. Un mot d’amour au vol léger, Pour deux natures opposées. Je pleure sur mon saxophone, Sans ma prose je suis aphone. Soupirant accoudé au bar, Intercepte le faire-part. Un mot d’amour pour toi, ma fleur. Mot d’amour aux mille couleurs. Mot d’amour qui s’écrit en phrase. Fleur de lys et rose en extase. Abondante soif de whisky Met le soupirant, hors circuit. Langue pendue gobe moustique, Langue qui s’y colle, s’y pique. Dame lune qui nous sourit, Unit deux papillons de nuit. Pour murmurer des mots d’amour, Jusqu’au réveil d’un nouveau jour. Lys le troubadour du printemps, Rose la princesse des vents ; S’aiment le temps d’une saison. Courte saison

Je prends de l'âge.

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Je prends de l’âge Ce matin j’ai jeté un œil, Au miroir de salle de bain. Et depuis je porte le deuil ; Chaque fois que mon œil revient, Avec de disgracieuses rides. Le temps trace ainsi son chemin. Et ma jarre de vie se vide. Je deviens bien trop riche en âge, Pour jeter mon œil n’importe où. Il est grand temps que je sois sage, Avant l’heure du rendez-vous. Pour que ma vision soit plus claire, Bien sur en tant qu’homme de lettre, Je dois mettre mes yeux sous verre, Mais ne peut porter de lunettes. Parce qu’il me manque une oreille. L’oreille la plus attentive ; Pour mes amis et leurs nouvelles. Une oreille bien fugitive ! Le temps encombre ma mémoire, De souvenirs confidentiels. Et trop souvent mon ouïe s’égare, En de futiles ritournelles. A présent j’aimerais savoir, Qui ne m’a pas rendue l’oreille. Sans elle, je ne peux vous voir. Je ne peux prêter mon oreille, A des personnes oublieuses. Les bons comptes font des merveilles, Pour des relations

« Le macaque jongleur »

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« Le macaque jongleur » Ce soir, je vous invite au cirque ; Pour voir un spectacle comique. Ballerine rose en tutu. Rôle de petite vertu. Je jonglerai avec trois balles, Sur un joyeux air de trompette ; Joué par le clown « Maréchal ». Du cirque la grande vedette. Je suis une bête de scène, Bien connue par tous ceux qui m’aiment. J’ai un public des plus varié, Mais aucune notoriété. De ville en ville, je voyage, Cadenassé dans une cage. Paille pour dormir, bol pour boire. On ne vient m’ouvrir que le soir. Plusieurs années de privation, De régime pomme pourrie, D’enseignement coups de bâton ; Pour former un artiste à vie.                                       J’ai été pris à ma forêt, Sans connaître ma destiné. Condamné à vous faire rire, Jusqu’à mon heure de mourir. Je suis le macaque jongleur ; Ce soir je vous invite au cirque. Je suis le macaque jongleur ; Qui donne un spectacle comique. Je suis ballerine en tutu ; Je vous ferai ma révérence. Si

« Le singe vert »

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« Le singe vert » Tous ces artistes feuilles mortes, Que l’oublie et le temps emportent ; « pop-stars » qu’on ramasse à la pelle. Qui se consomment sans rappel. Servi sur plateau médiatique, Le singe vert, triste ou comique ; Grimace toute pitrerie, Qui amuse la galerie. Le primate de l’Olympia, Une marionnette de choix. Pour un spectacle de négoce, Pour une émotion que l’on force. A trop entendre la romance, On n’écoute que le silence.  La haute branche de la gloire, Finit rapidement par choir. Le vieux singe est au bas de l’arbre. Dans l’oublie son cœur se délabre. La main tendue, une grimace. D’autres singes verts le remplacent. Tous ces artistes feuilles mortes, Que l’oublie et le temps emportent ; « pop-stars » qu’on ramasse à la pelle. Qui se consomment sans rappel. Tu es un artiste ouvrier. Pour vivre tu dois travailler. Tout au long de ta courte vie, Tu dois lutter contre l’oublie. Car ta mélodieuse chanson, Ne durera qu’une saison. Le t

Souffle

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Souffle Deux enfants jouent sous le soleil, Au ballon noir, au ballon blanc ; En désespoir, en insouciants. Deux enfants jouent sous le soleil ; Mais pas sous le même regard. Mers et continents les séparent. Tourmentés par vents et orages, Deux enfants forcés au voyage. Inconnus sans commun langage, Prisonniers d’un simple grillage. Deux enfants jouent dans un quartier, Etrangers de notre mémoire. Bambins pauvres de leur histoire ; Deux enfants jouent dans un quartier, De cette ville sans passé ; Bidonville pour réfugiés. L’anthropophage de nos âmes, Créancier divin de nos blâmes, Recrute l’innocent sans arme ; Pour un avenir bien infâme. Avenir sur vaines promesses, Comme visa sur passeport ; Destin de vie livré au sort. Avenir sur vaines promesses, Un ballon noir, un ballon blanc ; Laissés à la course du temps. Affranchis de leur innocence, Par l’illusion et ses souffrances ; Deux artistes peignent l’espoir, Sous un seul et même regard. Au regard

Tourne

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Tourne Tourne, tourne vieille planète, Tourne, tourne manège en fête. Rire joyeux, masque éphémère, D’une insouciance volontaire. Danse, danse folle fillette, Étourdie et un peu simplette. Espiègle abreuvée de raison, Qui n’aperçoit pas l’horizon. Simple trait d’esprit de tes dieux, Éternels pour être si vieux. Pour l’icône ou la statuette, Danse, danse pieuse starlette. Danse de plaisir ou de faim, Sans oracle du lendemain. Tournent les aiguilles du temps, Autour de ton nombril gourmand. Assoiffée d’amour et de vie, Existence ou coquetterie ? Danse, danse folle fillette, Etourdie et un peu poète… Les étoiles toujours lointaines, Sont accessibles et sans peine. Pour tous ceux qui ont l’esprit long, Refusant de tourner en rond. Ces lueurs célestes du soir, Tu te perds à ne plus les voir. Toi l’humanité si précieuse, N’es qu’une fille capricieuse. Tourne, tourne aride désert Perdu dans un riche univers. Danse vieille simplette austère, En rond sur tes champs de misère. Tourne, tourne e

Muriel

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« Muriel » Hisse au vent, ta blanche voilure. Hisse à l’amour, ton cœur joyeux. Comme l’oiseau des cieux d’azur, Que je vois voler dans tes yeux. Sur le trois mâts de l’aventure, Vers les quatre points cardinaux ; Tout voyage nous mène au futur. Notre amour est notre bateau. Lèves donc les yeux vers l’étoile ; « Muriel ». A danser elle nous invite ; « Muriel ».  A cinquante nœuds sans escale ; « Muriel ». Autour de la terre gravite ; « Muriel ». Au fil des pensées romantiques, Au grès des courants aquatiques, Au vent des pensées et des mots, Nous dansons tous deux sur les flots. Pour un voyage au bout d’un monde, Que nous quittons après la ronde, De ce temps en fuite mutine, De ce monde qui se termine. Il nous faut naviguer à l’œil, Pour éviter tous les écueils. Afin d’atteindre le rivage. De sable blanc est notre plage. Nous foulons le monde inconnu, Les pieds nus, le cœur en éveil, Les yeux ouverts sur l’astre nu. Brille notre lune de miel. Nou

« S’il vous plaît »

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« S’il vous plaît » « S’il vous plaît ; juste un seul regard. » Je suis un homme de la rue, Déambulant le cœur tout nu. « Sil vous plaît ; juste un seul regard. » Devenu un homme de rien, Fouillant vos restes comme un chien. « S’il vous plaît ; juste un seul regard. » Pour tuer mes longues journées, Je marche en ville sans arrêt. J’use le temps et mes souliers. « S’il vous plaît ; juste un coup de rouge. » Pour m’accorder un peu d’ivresse. Pour supporter cette détresse. « S’il vous plaît ; juste un coup de rouge. » Cela trouble votre conscience, De m’offrir une délivrance. « S’il vous plaît ; juste un coup de rouge. » Tout comme l’amour frelaté, La joie du vin ne peut durer. J’use le temps et mes souliers. Quand sur mon cœur la nuit s’installe, Je converse avec mes deux mains. Quand l’espoir, au lointain cavale, Je m’invente des lendemains. Longue aventure romanesque, Au destin chargé de promesses. Où ma peine en devient burlesque. En folie, j’oublie

Rat d'opéra

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Rat d’opéra Fa, sol ; rat des rues crie famine. Mi, fa, do ; rat opportuniste Veut séduire une ballerine. Ventre creux, inspire l’artiste. Pour devenir ; rat d’opéra, Il faut danser sur fa, sol, la, Avoir un nom en italien ; Patronyme de musicien. Puccini, Verdi, Bellini, Rat si, Rat mi ou ravioli. Ré, mi, fa, sol, la, si, do, ré. Le rat sur la pointe des pieds ; Danse « Rat Bernard et Bianca ». Do, ré, mi, fa, sol, si, ré, fa. Ballerine, la souris verte, Offre son cœur au rat poète. Rat « Bougri », le vieux chef d’orchestre, Mène la danse à la baguette. La valse amour félin, avale Nos deux rongeurs danseurs étoiles. Dans un tourbillon de bonheur, Dans un trou noir de bonne humeur. Do, ré, mi, fa, sol, la, si, ré. Ils rejoignent la voie lactée. Désormais, la nuit brillera, La constellation du grand rat. Christian Castelli Ed2 "Singe vert"

Vérité

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Vérité Au sommet d’une colonne de cire blanche, Vacille une timide et frêle flamme franche. La lueur de vérité prête à s’évanouir ; Au moindre souffle d’air, qu’on ne peut prévenir. La vérité est une bulle de savon, Flottant dans les airs au bon gré de la raison. Raison d’état, vulgaire raison politique, Souffle du pouvoir des monarques hypocrites. La frêle plume que tu tiens entre tes doigts ; Homme libre porte parole des sans voix, Saigne dans la douleur, l’encre de l’innocence. Le testament d’une humanité en souffrance. Quand la bulle éclate et que la bougie frissonne, La vérité est un crime qu’on emprisonne. La cire blanche fond et la flamme s’éteint, Nous plongeant dans un obscurantisme sans fin. Bien trop de ces prélats poseurs de barbelés, Prétendent détenir de l’univers la clef. La tête en l’air, ils piétinent toute misère, Se donnant bonne conscience par la prière. La vérité est ce beau soleil matinal, Pour qui roses et iris ouvrent leurs pétales.

Mot d’amour

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Mot d’amour Fleur de lys amoureux de rose, Envoie un papillon de prose. Mais grenouille sur nénuphar, Intercepte le faire-part. La batracienne gourmandise, Regrette déjà sa sottise. Langue pendue gobe moustique, Langue qui s’y colle, s’y pique. Papillon est un mot d’amour, Pour la fleur au cœur de velours. Un mot d’amour au vol léger, Pour deux natures opposées. Je pleure sur mon saxophone, Sans ma prose je suis aphone. Soupirant accoudé au bar, Intercepte le faire-part. Un mot d’amour pour toi, ma fleur. Mot d’amour aux mille couleurs. Mot d’amour qui s’écrit en phrase. Fleur de lys et rose en extase. Abondante soif de whisky Met le soupirant, hors circuit. Langue pendue gobe moustique, Langue qui s’y colle, s’y pique. Dame lune qui nous sourit, Unit deux papillons de nuit. Pour murmurer des mots d’amour, Jusqu’au réveil d’un nouveau jour. Lys le troubadour du printemps, Rose la princesse des vents ; S’aiment le temps d’une saison. Courte sais

Crise

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Crise Musical « tamtam » de ton cœur, Mot muet d’un regard en larmes. Tu fuis l’incendie prédateur, D’un amour, tout feu, toute flamme ; Femme familière. Le cœur devenu sourd de l’homme, N’entend plus le chagrin maternel, De sa terre, qu’il abandonne. Cet enfant quitte ta mamelle ; « Mamie » mammifère. Mer et ciel déclarent tempête, Au gugusse fauteur de troubles. Bouffon assoiffé de conquêtes, Mirant en eau sale, son double Mis en misère.  « Tamtam La mort lui murmure à l’oreille, Une complainte populaire. « Tamtam » Homme en arme, homme de veille ; Estomac vide fait la guerre. « Tamtam » La bestiole de peu de joie, A l’art de vie parasitaire, Laisse l’hirondelle sans voix ; Privée de saison printanière. Les larmes amères de sel, Qu’innocents et coupables versent ; En tortueux cours d’eau, ruisselle, Vers un océan de tristesse. Femme familière, « Mamie » mammifère, Mise en misère Par une crise saisonnière. Christian Castelli Ed2 "Singe ve

Le forgeron

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Le forgeron Le forgeron de mon village, Salue, poli, son voisinage ; Dresse ainsi l’acier le plus fier. Tête en cristal et cœur de fer, De va en arme, va en guerre, Vieux grincheux et vieille rombière. Il forge un sourire au visage, De ces lavandières sans âge. Forgeant de nobles cœurs sans rouille, Qui en joie et gaieté « pastrouillent ». Sourires sentant la lavande, Tête en mistral et regard tendre. L’homme à poigne s’étant forgé un beau renom, Attire à sa forge un ferrailleur de fleuron. Un antiquaire en manque d’hippique aventure, Commande donc une épée pour sa garde-armure. Le forgeron de mon village, Un homme de bon voisinage, Ne forge aucune arme tranchante. Tête de plomb, pensée errante, Triste en larme, triste en poussière, Nostalgique histoire guerrière. Tout comme le poète frappe de sa plume, Le virtuose de l’acier, joue de l’enclume. Patiemment l’artiste forge un cœur en fer blanc, A un jeune apprenti forgeron de seize ans. Le disciple rec

Homo-consommatus

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Homo-consommatus Verte rainette a des pustules. La grenouille de bénitier, Demande pardon, au curé. Rainette a peur du ridicule. Le cœur aquatique, je bulle. Pigeon voyageur est plumé, Par la colombe au blanc plumage. Le cœur d’un sot fait des ravages. L’amoureux fou est pigeonné. Cœur volatile d’un ramier. Paon de basse-cour fait la roue, Croyant détrôner sire coq. Poulette, du faisan s’en moque, Fidèle au roi du tas de boue. Paparazzi cœur de coucou. Docile homo-consommatus Amateur de courts jupons roses. Pâle romance en prospectus, Pour plume de médiocres proses. Il se rince l’œil et l’esprit, Comme on se savonne les mains. Belle vertu de « monoprix » ; Pour un modèle de citadin. Homo-consommatus en bourse, Reptile de troubles rivières. De son regard, il vous détrousse De toutes vos nobles manières. Il achète, vend et spécule, Sa vie, ses amours, son trépas. Si vaniteux que minuscule, Il vend, Terre et Mer, sans émoi. Dame aux cornettes de s

Chat noir

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Chat noir Un matou noir, un minet blanc, Au regard, de lune d’argent ; Lorgnent petite souris grise, Comme une tendre friandise. Mais un « gouttière » plus adroit, En fait promptement son repas. Devant une boite à ordures, Chat noir et chat blanc font « ceinture ». En costard noir, un minet blanc, Au regard, de lune d’argent ; Lorgne souris de cabaret, Pour une coquine soirée. Mais un bellâtre fortuné, Conquiert la belle courtisée. En mal de galante aventure, Le cœur noir, jeunot fait « ceinture ». Notre cœur et notre estomac, Nous font livrer bien des combats. L’amateur de compétition, Tantôt vainqueur, tantôt pigeon ; En quête d’une pieuse oreille, Crie misère ou chante merveille. Félins pleurent sous ma fenêtre, Un bol de lait consolateur. Gandin miaule sous ma fenêtre, Seau d’eau rafraichissant l’humeur. Un ange noir, un ange blanc, Au regard, de lune d’argent ; Lorgnent mon cœur poète en crise, Comme une tendre friandise. Félins miaulent sous

Arbre de vie

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Arbre de vie Arbre las, de perdre ses feuilles, Pleure, pleure à chaude résine. Vent bavard murmure le deuil. Piaf sur branche siffle comptine. L’arbre veut changer de saison, Lié à ses vielles racines. Le temps qui passe est sa prison. Ciel gris a des humeurs mesquines. Amourettes feuilles d’automne, Tombent, tombent, larmes mutines. Cœur de bois, feuillage frissonne. Piaf sur branche siffle comptine. Chansonnette aux mots de velours, Poésie de sombre forêt. Grise écorce parle d’amour, Petits cœurs, de flèches, percées. Poète las de tant marcher, Le baluchon gonflé de songes. La gorge de peine, serrée. L’âme acide, que l’aigreur ronge. Annonçant la saison nouvelle, A l’arbre qui devient poète. Petit piaf est une hirondelle, Quand bourgeon devient feuille verte. Arbre heureux de sa floraison, Sourit, sourit, de blanches fleurs. Vent souffle la belle saison. Piafs sur branche sifflent en cœur. Chansonnette aux mots de velours, Que vagabond siffle

Passant

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Passant Tu as vu le passant passer, Sans le prévenir de l’impasse. Certes il est libre de passer, Ici bas tout le monde passe. Mais tu le laisse passer, Le passant devra s’arrêter. Mais nul ne s’arrête à l’impasse. L’homme s’en retourne et repasse. Ici, ne passe pas un jour, Où l’on ne croise des passants. Le dominical passe et court. Le touriste a le pas plus lent. Tu as vu le passant passer, Sans le prévenir de l’impasse. Impasse de la société ; Passant démuni perd sa place. Le passant sur banc fait ceinture. Triste il te regarde passer. Il est ton passé, ton futur. Ici tu ne fais que passer. Ce chemin que tu as tracé, Avec force et opportunisme, Ne laissant jamais rien passer, Tourne autour de ton égoïsme. Au rond-point de l’indifférence, Tout homme tourne dans l’impasse. Et sans une once d’attirance, A coté de la vie il passe. Par hasard d’une passade, Deux regards amoureux s’attardent. Le passant aime la passante, D’un amour fou et sans atte

Merle

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Merle Au chant du merle au bec en or, Le sous-bois agité s’endort. Seul, veille encore le ruisseau, Qui a toujours le dernier mot. Coucou bavard du crépuscule, Cesse son nuptial préambule. La brise claque du feuillage, Elle applaudit et rend hommage. Au chant du merle au bec en or, Charme le forestier décor. Magique aquarelle d’automne. Le ruisseau joue du métronome. Messager de belle nature, A l’inspiration source pure. Musicien à la plume noire, Compositeur d’un chant d’espoir. Au chant du merle au bec en or, Le ciel tonne son désaccord. L’oiseau se tait sous le tonnerre. Le ruisseau se gonfle en rivière. Qui entraine gammes et notes, Comme simples feuilles mortes. Simple mélodie saisonnière. Simple fantaisie forestière. Silencieux merle au bec en or, S’envole vers d’autres décors. Là où les tortueux ruisseaux, Auront toujours le dernier mot. Christian Castelli Ed2 "Singe vert"

Olivier

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Olivier ; Soleil sur bois, soleil en branche. Arbre de sagesse aquarelle, Qu’on peint le matin d’un dimanche, Quand la nature se fait belle. L’arbre en fleur, l’arbre de senteur, Qui n’ose caresser le ciel. Des divins la grande demeure. Chambre des anges qui sommeillent. Olivier vieil arbre poète, Qui de son feuillage d’argent ; Siffle au grand vent sa chansonnette. Oiseau promesse de beau temps. Soleil sur bois, soleil en branche. Olivier généalogique. Un amour prenant sa revanche, Quand la nature reste antique. Les gazouillis d’un nid douillet. Chants des cœurs, comptines du soir. Gazouillis de l’arbre sacré, Qui nous enseigne notre histoire. A la lueur de son feuillage, A l’ignorant qui sait entendre. Dans le temps l’olivier voyage, De « Fanny » au grand « Alexandre ». De la poésie de « Pagnol », Aux conquêtes macédoniennes ; L’olivier chante en rossignol, Une légende phocéenne. Histoire de guerre et d’amour. Les dieux comme les saisons passent

Tantine

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« Tantine » Tantine cuit des confitures, De mots sucrés, verbes sauvages. Pour petit coureur d’aventure, Poète en quête de voyage. Dont la plume fait un régime, Sans sucre, sans graisse, sans sel. Poésie bio, poésie mime, Un imaginaire « Sahel ». Tantine cuit des confitures, Dans le grand chaudron de « Prévert ». Où se mijote l’écriture, A l’accent circonflexe amer. Un olibrius maladroit, En carence de friandise, Chaparde, s’en met plein les doigts, Et tache sa blanche chemise. Le cancre tombe en politique, En mastiquant des mots confits. Savoureux de gomme arabique, Le pouvoir est confiserie. Cancrelat, cancre encore là, Ecrit de sa plume de bois ; La recette du charabia. Double mots cuits au feu de bois. Tantine cuit des confitures, Qu’elle tartine de sa plume ; Pour tous les gourmands de lecture. De romans acides d’agrumes. Notre féconde romancière ; De « Nougaro », de mirabelles, Elle en garnit les étagères, Confiturière au prix « Nobel ».

Couvre-chef

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Couvre-chef Salon mondain des chapeautés. Dames aux coiffes emplumées, Débattent d’hommes et de bourses. Cette crise donne la frousse. Chapeau melon sur potiron, Riche banquier anglo-saxon. Un chapeau clac sur tête à claques, Politicard roi de l’arnaque. Demoiselle au chapeau de paille, Cherche respectable canaille. Non pas une tête à casquette, Qui la chérirait avec dettes ! L’avenir doit se chapeauter, D’un couvre-chef de société. Faut-il que sous le haut de forme, S’y cache un brave gentilhomme ! A l’étoffe d’un gros bonnet. Généreux pour sa dulcinée. Un philosophe tête nue, Pas trop exigeant en vertu. Au bal des cœurs en appels d’offres, Chapeaux de cerf parlent de golf. Je lève ici, ma blanche plume ; Pour une censure opportune. D’une rumeur ou d’un ragot, Je ne veux porter le chapeau. Mais pour avoir droit au chapitre, Je porte mon bonnet de pitre. Les clochettes à trémolo, Grimace et faciès rigolo ; Pour jolie dame avec ombrelle, Gourman

Bal en soirée

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Bal en soirée Panard gauche et panard droit bougent, Chaussés de leurs chaussures rouges. L’un suit l’autre à pas cadencés ; Destination, bal en soirée. Je suis bête comme mes pieds, Et j’ai du mal à me suivre. Je suis risiblement chaussé, Et mes pompes rouges m’enivrent. Pieds de dame se font aimables. Séduction en dessous de table. Me faisant du pied, la coquine. Samba, rumba, danses latines. Chaud, chaud ce cha-cha carnaval. Chaussettes sur piste de bal. Se déchausse ainsi l’imposture, D’une si petite pointure. Il faut danser avec le corps, Pour ne pas danser comme un pied. De ce bal en soirée j’en sors, En mauvais danseur humilié. Cœur de plomb, chaussures vernies, Cha-cha se joue en blues de nuit. Danse luciole brésilienne, Consolatrice de déveine. Panard gauche et panard droit bougent, Chaussés de leurs chaussures rouges. L’un suit l’autre à pas cadencé ; Destination, bras de Morphée. Christian Castelli Ed2 "Singe vert"

Dictionnaire

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Dictionnaire Prisonnier dans un dictionnaire, Un mot veut se faire la « belle ». Le gros mot, d’expression vulgaire, Doit maigrir de quelques voyelles. Mutilé et imprononçable, Il se faufile entre les pages. Mot en fuite devient coupable, Dans une oreille pas très sage. Vagabond de bouche à oreille, Le mot s’exile en aparté. Pour finir dans une bouteille, Pleine d’amours non déclarées. Qui veut d’un mot indéfini, Sans racine gréco-latine ? Sans un accent de fantaisie, Il n’est que pollution marine. Bavards médisants des non-dits, Combien de mots devront vous fuirent ; Avant qu’un vocable de vie, Vous amène enfin à écrire Un dictionnaire hospitalier, Conviant les mots à nous séduire. Afin de ne pas oublier, La poésie du souvenir. De la beauté du premier mot Murmurant de douces voyelles. Mot d’amour autour d’un berceau, Qui se chante en ritournelle. Sortons les mots du dictionnaire, Avec la plume et l’encre bleue. Voyageons en imaginaire, Pour que

Pour qui, pourquoi ?

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Pour qui, pourquoi ? Mon amie mésange siffle un triste message. De la forêt, mon ange a le cœur à l’orage. Vent des folies humaines, souffle le silence, Sur cette plaine desséchée de l’innocence. Dis-moi ; pour qui, pourquoi, renverses-tu ce nid ? Pour qui, pourquoi, jettes-tu l’amour aux orties ? L’amie chouette, vigile de mes chimères, Clôt son regard, sur cette rampante misère. Comme les mauvaises herbes étouffent l’arbre, L’oublie tranche le cœur de son rutilant sabre. Dis-moi ; pour qui, pourquoi, éteins- tu les étoiles ? Pour qui, pourquoi, sur le jour, jettes-tu le voile ? Le violoniste vibre de sa douce corde, Pour un concerto sans l’ombre d’une discorde. Du rossignol, son chant m’est apparu si juste, Que j’ai sans réserve offert, au soleil, mon buste. Mon ami corbeau au plumage noir ténèbres, Me guidant, aveugle dans ma marche funèbre. Dis-moi ; pour qui, pourquoi, gâches-tu ce tableau ? Pour qui, pourquoi, mon rêve devient mon tombeau ? Parce que

Goéland

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Goéland Muscle de bronze, corps bronzé. Crâneur des plages ensablées. Le mastoc pêcheur de sirène Bombe torse, rentre bedaine. Le goéland se fend le bec. Petits seins nus de « m’as-tu-vu » Invitent le mâle velu. Petits bourgeons de papillon. La rêveuse joue l’ingénue. Le goéland se fend le bec. Gallinacé fait l’ignorant ! Dédaignant poitrail peu gonflant. Du regard sous verres teintés, Lorgne une esthétique poupée. Le goéland se fend le bec. En silicone pneumatique, L’occasion standard érotique. Au charme du naïf mastoc, Même son cœur se gonfle à bloc. Le goéland se fend le bec. Biceps en bronze et cœur en or, Resto, casino ; « chut on dort ! ». Le « cœur-trappe » est un jeu de plage, Qui peut convenir à tout âge. Le goéland se fend le bec. L’été les chalands son fournis ; Pêche aux nigauds, gagnes- petits. Biscoteaux, morues desséchées, Harengs huileux, harengs fumés. Le goéland se fend le bec. Cette histoire bien que futile, Est à notre oiseau

Pierrot

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Pierrot Homme sans bien, homme sans toit ; Au pays vilain des bons rois. Bien que mulots et musaraignes Se partagent de grandes plaines. Pierrot le clodo vagabond Dort à l’ombre froide d’un pont. Lui l’étranger porteur de peste, L’homme que les prévôts molestent. Bien qu’hirondelle dans son ciel, Déploie tout à loisir ses ailes. Pierrot le clodo vagabond Marche à pas lent vers l’horizon. Le nomade que nous détestons, De nos villes nous le chassons. Quand filou goupil le renard, Chaparde sans se faire voir ; Pierrot le clodo vagabond Se contente d’un vieux crouton. Où vignes donnent leur liqueur, L’homme devient un prédateur. Chasseur tue la bête des bois, En contrée des seigneurs et rois. Où le blé donne son soleil, Pantins en uniforme veillent. Au chemineau ; messieurs, mesdames ; Sourit une fleur de belle âme. Pâquerette au bord du sentier, Au clodo, sans être gênée ; Offre un cœur d’or bordé de blanc. Humble comme la fleur des champs. Au cheminea

viață nomadă

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viață nomadă Fille de l’Est et de misère, Lueur chaude sous abat-jour. De Bucarest belle étrangère, Fait l’amour en trente-trois tours. Lorsque ses bas sont mis à bas Bouche bée il reste « baba ». Cœur de notable bat de joie, La séduction ça bat de soi. Mère de l’Est et de misère, Rendue borgne, la main tendue. De Bucarest pauvre étrangère, Fait la manche au premier venu. Lorsque ses bras sont mis à bas, Le butin est pour l’époux roi. Seigneur décide sans débat, Si l’obole vaut un repas. L’enfant des roulottes fleuries, L’enfant chanteur du feu de camp, L’enfant dresseur d’ours en furie, L’enfant du soleil et du vent. Prince des poésies célestes, Héros de plumes romanesques. Prince que l’Histoire moleste, Comme un rat porteur de la peste. Les figurines de cristal, Sur leurs étagères de verre, A l’abri du vent hivernal, Décident du sort de la Terre. Notables transparents et froids, Bibelots fragiles des rois, Frappent nombril avec émois. Sans pe

Masque

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Masque Je joue dans le ciel… A transformer les blancs nuages, En figures imaginaires. Je pars dans le ciel, en voyage ; Très loin de ce théâtre austère. Vous jouez sur scène… A transformer des marionnettes, En figurines éphémères. Jouez sur scène l’opérette, De notre humanité en guerre. Je joue dans le ciel… A transformer mes noirs nuages, En chansons de paix pour les sourds. J’écris dans le ciel mon message ; Comme un rossignol troubadour. Vous jouez sur scène… Les comédies de nos monarques, Les tragédies des misérables, Avec le masque d’Andromaque ; Figure aux vertus respectables. Chassés par les vents… Mes beaux nuages de bonheur, Ne donneront pas une goutte, A cet assoiffé qui se meurt. Trop loin, pour un centre d’écoute. Trop loin, de nos dieux éternels. Trop loin, de nos cœurs sentinelles. Trop loin, de nos anges masqués, Qui nous ont évangélisés. Je joue sur le lac… A transformer mon beau visage, En figure de vraie détresse. Sur le lac je m

Mendiant;

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Mendiant ; Grande dame drapée de gloire, Se détourne de ton regard. De grands rois furent ses amants. Des princes furent ses enfants. Tu es assis sur ce trottoir, En compagnie d’un chien bâtard. Fils de reine ou fils de catin, Tu mendies un croûton de pain. Tes champs fleuris sont clôturés, De fils de fer, de préjugés. Les fruits de l’arbre sont trop verts, Pour un mendiant au cœur précaire. Grande dame drapée de gloire, Sort en politique ce soir ; Au bras croulant d’un vieux banquier. Galanterie au grand palais. Muse fade des biens pensants, Elégante pour élégants, Bien vêtue de prêt à penser, D’une obole fait charité. Ame pauvre, âme invisible ; L’ombre rôde d’hommes nuisibles. Ces diables de lois et décrets, Dans les lits de soie sont couchés. Ils honorent de leurs ardeurs, Dans la couche du déshonneur, Cette noble croupe incendiaire ; Mère indigne de tant de guerre. Tu es assis sur ce trottoir, En compagnie d’un chien bâtard ; La main tendue,

Jean-Paul

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Jean-Paul Du trisomique, le sourire, Nous, éblouit comme un soleil. Que nous cachons pour prémunir, Notre cœur de trop de merveilles. Les nuages cachent les anges, Honteux de se montrer à nous. Cette sagesse qui dérange, Notre bel orgueil, qui rend fou. Dame pieuse qui nous sermonne. Philosophe semble pensif. Nobles monarques qui frissonnent, Quand l’aigle devient fugitif. Nous ne sommes pas très glorieux, Quand le trisomique regarde, La gêne qui cligne des yeux ; Lorsque notre amour se dégrade. Comment rayonner d’un sourire, Quand le feu de l’âme est éteint. Il devient prétentieux de vivre, Pour ceux qui sont plus « grand » qu’un saint. Ils regardent avec dédain, Jean-Paul le jeune trisomique, Venu du ciel des chérubins, Pour offrir l’amour authentique. Il sourit à ce monde étrange, En quête de chaleur humaine. Mais tout handicap nous dérange, Par notre vision trop mondaine. Les anges viendront cette nuit, Chercher Jean-Paul, pour leur royaume. S

Roland

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Roland De son héroïque aventure, Peinte sur l’histoire des hommes Ne reste qu’une vieille armure ; Chevalier mort pour un royaume. Mais que reste-t-il de Roland ? Une tapisserie, un chant. Chant de guerre sur un mur froid, Comptine martiale en « françois ». Chanson de gloire et de bravoure, Echo charrié aux quatre vents. Par un vagabond troubadour, Graveur d’histoire au cœur du temps. Quand le cœur devient jarre vide, L’âme devient spectre livide. Sommes-nous enfants de fantômes, Ou héritiers de nos grands hommes ? Que reste-t-il du troubadour, De cet apôtre d’épopée, Ce prêcheur de gloire à la cour Des vassaux de la royauté ? Un vieux parchemin en vitrine, Quand la vérité se mutine. Roland devient imaginaire, Quand poésie se fait guerrière. Que reste-t-il à Roncevaux ? Un nom propre sur un caveau. Christian Castelli​ Ed2 "Singe vert"

Poéticiens

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Poéticiens Je suis un homme de papier, Feuille blanche souillée d’injures. Lettre à la cire cachetée, Du sceau de la magistrature. Epais dossier rangé en liasse, Comme vulgaire paperasse. Sous la main d’un homme de robe, Défenseur des lois et des codes. Mon cœur, un parchemin usé, Que l’amour tâche d’une empreinte. Que haine noircit au brasier, En alexandrin de complainte. Je suis un homme condamné, Sous grise plume et encre noire. Homme en proses mal rédigées, Brouillon divin, sonnet d’espoir. Coupable en fautes d’orthographe, Et mauvaises ponctuations. Pour avoir écrit l’épitaphe, D’une moribonde saison. Saison des rois tapisseries, Le printemps des lys et des roses. L’hôte de l’Hadès me sourit, Lorsque mon âme, je dépose ; Sous la main de l’homme de robe, Défenseur des lois et des codes. Caboche à couper sur affiche, Papier de qualité médiocre, Tronche souriante, je triche. Portrait, qu’un journaliste croque. Je suis un homme de papier ; Un v

Rictus

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Rictus Doux rictus sur visage d’ange, Ailes pliées, bras grands ouverts, Démon en habit de lumière. Je lui dis « non », ça le dérange. Il sacre « roi », tous ces bêlants, Sur des chèvres et des moutons ; Pour tondre l’âme et la toison, Des jeunes brebis du printemps. De sa corne d’abondance, Fruits d’or et pétales de rose, Discours d’amour aux milles proses. Tu dis « non », et ça l’offense. Magicien d’ombre et de lumière, Divinité de nos malheurs, Monarque de nos courtes heures. Nous disons « non », et c’est la guerre. Il transforme les roseraies, En épais maquis de broussailles, Champ de fleurs en champ de batailles ; Mensonge en pieuse vérité. Il est vicaire de profanes, Apothicaire de nos âmes ; Tenancier des lieux de prières, Faux prophète de vraies misères. Le ministre de peu de foi, Couronne notre dieu en roi. Brûle les champs blonds de nos rêves, Abreuvant le sol de sa sève. La sève fielleuse et fétide, Qui ruisselle des cœurs cupides. Jarr