Coeur froid


Cœur froid
 
Dehors, le vent secoue les branches,
Et les ombres deviennent folles.
 L’hiver souffle ici sa revanche,
Mon cœur gèle à  l’abri d’un saule.

Ultime adieu, sans mot, ni lettre,
Juste un visage et un soupir.
Elle entre ici par la fenêtre,
D’où elle n’ose ressortir.

Ma vielle compagne muette,
Cette solitude ombrageuse,
A la fois pesante et discrète ;
Captives pensées nébuleuses.

Sans mot mes amours m’ont quitté,
Sans un adieu, ni épitaphe.
Sans feu de joie, cœur gelé,
Tout s’oublie, mais rien ne s’efface.

Le vent dépouille sans pitié,
Les branches de mon triste saule.
Cœur froid horizon dévasté,
Dans ma folie sans camisole.

Libre d’attendre, la faucheuse,
Invisible et croupie dans l’ombre.
Comme une muse fallacieuse,
Inspiratrice d’outre-tombe.

Qui fait désirer  le suicide,
Comme odyssée libératrice,
D’une maladie homicide.
Le cœur froid et  l’âme en supplice.

Dehors, le vent secoue les branches,
Et les ombres deviennent folles.
Enfin la sentence ce tranche,
J’achève ici mon triste rôle. 

 Christian Castelli
Ed2 "SINGE VERT"

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