Souffle

Souffle

Deux enfants jouent sous le soleil,
Au ballon noir, au ballon blanc ;
En désespoir, en insouciants.
Deux enfants jouent sous le soleil ;
Mais pas sous le même regard.
Mers et continents les séparent.

Tourmentés par vents et orages,
Deux enfants forcés au voyage.
Inconnus sans commun langage,
Prisonniers d’un simple grillage.

Deux enfants jouent dans un quartier,
Etrangers de notre mémoire.
Bambins pauvres de leur histoire ;
Deux enfants jouent dans un quartier,
De cette ville sans passé ;
Bidonville pour réfugiés.

L’anthropophage de nos âmes,
Créancier divin de nos blâmes,
Recrute l’innocent sans arme ;
Pour un avenir bien infâme.

Avenir sur vaines promesses,
Comme visa sur passeport ;
Destin de vie livré au sort.
Avenir sur vaines promesses,
Un ballon noir, un ballon blanc ;
Laissés à la course du temps.

Affranchis de leur innocence,
Par l’illusion et ses souffrances ;
Deux artistes peignent l’espoir,
Sous un seul et même regard.

Au regard du ciel bienveillant,
S’écrit l’histoire en coup de vent.
Capricieux nuages s’amusent,
Tantôt orageux, tantôt muses.

Deux artistes chantent l’amour,
Sur le pavé de la misère,
Sous le regard furieux des guerres.
Deux artistes chantent toujours,
Quand le pavé devient colère
Et que l’amour est éphémère.

Christian Castelli

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