Je prends de l'âge.
Je prends de l’âge

Ce matin j’ai jeté un œil,
Au miroir de salle de bain.
Et depuis je porte le deuil ;
Chaque fois que mon œil revient,
Avec de disgracieuses rides.
Le temps trace ainsi son chemin.
Et ma jarre de vie se vide.
Je deviens bien trop riche en âge,
Pour jeter mon œil n’importe où.
Il est grand temps que je sois sage,
Avant l’heure du rendez-vous.
Pour que ma vision soit plus claire,
Bien sur en tant qu’homme de lettre,
Je dois mettre mes yeux sous verre,
Mais ne peut porter de lunettes.
Parce qu’il me manque une oreille.
L’oreille la plus attentive ;
Pour mes amis et leurs nouvelles.
Une oreille bien fugitive !
Le temps encombre ma mémoire,
De souvenirs confidentiels.
Et trop souvent mon ouïe s’égare,
En de futiles ritournelles.
A présent j’aimerais savoir,
Qui ne m’a pas rendue l’oreille.
Sans elle, je ne peux vous voir.
Je ne peux prêter mon oreille,
A des personnes oublieuses.
Les bons comptes font des merveilles,
Pour des relations bien heureuses.
Plus je vieillis et plus j’oublie.
De plus, j’oublie que je vieillis.
Souffrant d’un rhume du cerveau,
Je me mouche avec conviction.
Expulsant cervelet de trop,
Je perds ainsi toute raison.
Plus je vieillis et plus j’oublie.
De plus, j’oublie que je vieillis.
A toujours prendre ce qui traine ;
Microbes, virus de passage,
Gros soucis et grosses migraines ;
Je finis par prendre de l’âge.
Ce soir, je serai en retard
Et je vais, la mort, décevoir.
Au trépas, il y a écueil,
Je ne meurs pas sans fermer l’œil.
Pour ma fin de vie éternelle,
Je mourrai sur mes deux oreilles.
Christian Castelli
Ed2 "Singe vert"

Ce matin j’ai jeté un œil,
Au miroir de salle de bain.
Et depuis je porte le deuil ;
Chaque fois que mon œil revient,
Avec de disgracieuses rides.
Le temps trace ainsi son chemin.
Et ma jarre de vie se vide.
Je deviens bien trop riche en âge,
Pour jeter mon œil n’importe où.
Il est grand temps que je sois sage,
Avant l’heure du rendez-vous.
Pour que ma vision soit plus claire,
Bien sur en tant qu’homme de lettre,
Je dois mettre mes yeux sous verre,
Mais ne peut porter de lunettes.
Parce qu’il me manque une oreille.
L’oreille la plus attentive ;
Pour mes amis et leurs nouvelles.
Une oreille bien fugitive !
Le temps encombre ma mémoire,
De souvenirs confidentiels.
Et trop souvent mon ouïe s’égare,
En de futiles ritournelles.
A présent j’aimerais savoir,
Qui ne m’a pas rendue l’oreille.
Sans elle, je ne peux vous voir.
Je ne peux prêter mon oreille,
A des personnes oublieuses.
Les bons comptes font des merveilles,
Pour des relations bien heureuses.
Plus je vieillis et plus j’oublie.
De plus, j’oublie que je vieillis.
Souffrant d’un rhume du cerveau,
Je me mouche avec conviction.
Expulsant cervelet de trop,
Je perds ainsi toute raison.
Plus je vieillis et plus j’oublie.
De plus, j’oublie que je vieillis.
A toujours prendre ce qui traine ;
Microbes, virus de passage,
Gros soucis et grosses migraines ;
Je finis par prendre de l’âge.
Ce soir, je serai en retard
Et je vais, la mort, décevoir.
Au trépas, il y a écueil,
Je ne meurs pas sans fermer l’œil.
Pour ma fin de vie éternelle,
Je mourrai sur mes deux oreilles.
Christian Castelli
Ed2 "Singe vert"
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