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Monsieur De Gouttière

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  Monsieur De Gouttière Monsieur De Gouttière chante sur tous les toits, Les attributs de son esprit, qui font sa joie.  Monsieur De Gouttière pleure dans les chaumières, De gourgandines âgées, mais riches rentières.  Ce beau matou chassé des salons parisiens, Pour avoir ronronné quelques versets coquins,  Aux oreilles de bourgeoises adultères.  Nous montre ses dents comme un révolutionnaire.  Grincheux aux dents longues et griffes acérées, Cet homme moins félin que vulgaire ratier, Gratte aux portes des pouvoirs et des assemblées.  Pour d’une poubelle devoir s’en contenter.  Vos hommes élus, ne sont-ils pas des Sylvestres ?  Des chats blancs tachés de noir, qui tournent leur veste ? Ils miaulent dans les rues aux effluves d’urine, Pour ronronner dans des lieux, où l’on assassine.  A l’échafaud, séraphins pris pour des pigeons. Siège de velours, politique de guéridon.  Monsieur De Gouttière vend son âme au malin, Pour se prélasser s...

Bissextile

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Bissextile. A ma visite au paradis, Quatre peintres jouaient aux cartes, Assis autour d’un blanc nuage. Qu’ils finissent par peindre en gris, Tricherie en colère éclate,  Jeu de peintre tourne à l’orage.  Ce concours de carte postale, Tous les vingt-neuf février, La trêve entre Dieu et l’artiste, Tous les quatre ans, est infernal. Mais tous les anges s’en distraient.  Personne au paradis n’est triste.    Peintre de nue et peintre abstrait, Pour un portrait figuratif. Mais l’ange ne peut se mirer, Au paradis l’art est naïf. Sur toile peinte en noir et blanc, Peinture de vie éphémère.  Nostalgique image du temps, Avant une ultime prière.  J’attends mon année bissextile,  Chez les anges en blouse blanche. Quatre peintres fous et séniles,  Peignent de la vie, leur revanche.  Les saints de vieilles cathédrales,  M’envoient le vingt-neuf février,  Leur Eden en cartes postales, Que les grands peintres ont légué.  Au joli mouroir ...

Octobre

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Octobre  Le crotale originel, rampe du passé Pour boire la sève de vie du vieux Moché.  Berger patriarche sauvé de l’abandon, Par une princesse fille de Pharaon.       Le calice de fiel brûle la rose blanche. La colombe s’envole pour les terres franches.  L’Éden en friche sous un déluge d’opprobres. Femmes et enfants pleurent sous le ciel d’octobre.   Les nimbostratus assombrissent les augures, Les promesses sacrées des saintes écritures. S’écrivent toujours, en mots de feu et de sang,  Quand les larmes inondent les cœurs innocents.  On ne joue plus sur les plages de Palestine. Sur la gréve amère, plus rien ne s’y dessine. Les chimères ont monté des châteaux de sable, Pour les statues de sel, que sont les rois minables.  Souffle encore de Perse les vents de l’Histoire.  Ceux qui dessèchent les lèvres riches d’espoir. Souffle encore de Perse les vents d’un faux dieu.  Ceux qui brûlent les cœurs et arrachent les yeux.  Octob...

Mer

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Mer Eau bénite de tant de vie, Elle m’invite au vaste voyage.  Comme muse de poésie. Sans aucune pudeur, ni âge. Une douce écume au ciel pend. Sa robe brodée de soleil. Sous les astres du firmament L’amertume se fait, de miel. Le crépuscule rend hommage  À la mer et au vieux marin. Où les songes sont des nuages. Neptune trace nos destins. Les doux clapotis murmurants, Effluves de l’iode en prémices, Trahissent les désirs galants, D’intrigants et sombres abysses.    Intrigue et tumulte d’écume, La mer maitresse de ces lieux, Trempe en mon coeur, sa blanche plume Et dessine mes nouveaux cieux.  Vers lesquels se gonflent mes voiles.  Pour disparaitre dans la brume. Quittant les sirènes vénales,  Qui m’ont charmé au clair de lune.  L’eau bénite de tant de vie M’invite à mon dernier voyage. Sans un geste pour un oubli.  Un adieu, plutôt qu’un naufrage.   Christian Castelli  Plume de Singevert ...

Pluie noire

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Pluie noire. Une pluie noire tombe sur la ville grise. Les cyprès arrogants accueillent les rapaces. Les tristes veuves vont pleurer dans leur église. L’orphelin cherche son reflet dans la bouillasse.  Le vent martial gèle le blé, le diable danse.  Famine tend son ombre, le rat fait bombance.  La furie hurle à la guerre, le diable danse.  Le bourreau boit au calice de nos souffrances.  La pluie noire, masque la statue victorieuse.  Elle remplit l’encrier du scribe et du comptable.  Les larmes de cette humanité capricieuse, Inondent les rides du vieillard respectable.  Ce vieux soldat épinglé de riches médailles; Pour avoir mérité les honneurs de la paix. Déambule dans cette ville de bataille; Qui laissera en l’état à ses héritiers.  Il ne peut faire la guerre contre les cieux; Il a perdu toute force, pour vivre en paix. Son monde et ses dieux sont devenus bien trop vieux; Pour revoir germer de nouveaux épis de blé.     Quand les die...