Pluie noire

Pluie noire.


Une pluie noire tombe sur la ville grise.

Les cyprès arrogants accueillent les rapaces.

Les tristes veuves vont pleurer dans leur église.

L’orphelin cherche son reflet dans la bouillasse. 


Le vent martial gèle le blé, le diable danse. 

Famine tend son ombre, le rat fait bombance. 

La furie hurle à la guerre, le diable danse. 

Le bourreau boit au calice de nos souffrances. 


La pluie noire, masque la statue victorieuse. 

Elle remplit l’encrier du scribe et du comptable. 

Les larmes de cette humanité capricieuse,

Inondent les rides du vieillard respectable. 


Ce vieux soldat épinglé de riches médailles;

Pour avoir mérité les honneurs de la paix.

Déambule dans cette ville de bataille;

Qui laissera en l’état à ses héritiers. 


Il ne peut faire la guerre contre les cieux;

Il a perdu toute force, pour vivre en paix.

Son monde et ses dieux sont devenus bien trop vieux;

Pour revoir germer de nouveaux épis de blé.  

 

Quand les dieux noircissent la pluie venue du ciel,

N’est-il pas venu le temps de les congédier;

Pour laisser périr leur grise tour de Babel ?

Une pluie noire tombe sur l’humanité. 


Les sombres cyprès seront toujours là, bien droits; 

Pour accueillir les vautours, ces nobles rapaces;

Qui succéderont à nos infortunés Rois. 

Une pluie noire en masquera toutes les traces. 


L’Homme a aimé prier Dieu, pour suivre ses diables.

Je veux peindre le ciel en bleu et la pluie claire.

Pour voir jouer les enfants avec leur cartable.

Sac lourd de merveilleuses rêveries stellaires.   


Une eau claire et fraiche me mouille le visage;

Une pluie de vie sur un champ de jeunes blés.

Comme un antique et énigmatique message;

Qui ne peut s’écrire, tout juste se rêver. 


Christian Castelli 

(Singevert) 




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