A la grâce d'Apollon

AA la grâce d'Apollon A

A la Grâce d'Apollon


Je suis rescapé des geôles démoniaques,
Evadé des abimes de l’inquisition.
Troubadour bouffon ignoré des grands monarques,
Libre des enfers, à la grâce d’Apollon. 

Alors que les anges perdent leurs ailes blanches,
Je saigne de mon encre sans perdre ma plume.
Le rossignol ne déchoit jamais de sa branche,
Qu’après son ultime envol à titre posthume.

Je sculpte mon âme comme on pétrie l’argile.
J’affranchie l’imaginaire de leur raison, 
A ces prélats marchants de fausses évangiles.
Je suis un impie, à la grâce d’Apollon.

Je ne sculpte pas le marbre, pour leurs tombeaux.
Je ne lève pas le glaive pour leur empire.
Je ne fige pas dans la pierre, le corbeau,
Je ne fige pas la colombe, dans la cire. 

A la sonnerie, ils chantent leurs forfaitures,
A la grâce de Dieu et en divins sermons.
A la sonnerie, j’offre au grand vent, ma voilure,
Libre poésie, à la grâce d’Apollon.  

Fils de Zeus, éphèbe amant de toutes mes muses.
A la barbe de Yahvé tu es dieu d’amour.
De leurs ancestraux prophètes tu t’en amuses,
Comme on joue de ces épouvantails à vautour.  

Je suis rescapé des geôles démoniaques,
Evadé des abimes de l’inquisition.
Troubadour bouffon ignoré des grands monarques,
Libre des enfers, à la grâce d’Apollon

Ni brebis, ni chèvre, je ne suis qu’un poète,
Qu’aucun gardien de troupeau ne peut retenir.
De lointains horizons azurs, toujours en quête,
Paradis et géhenne sont sans devenir. 

Du ciel, de la mer, du soleil, je suis l’enfant.
Du temps, de l’espace je suis le vagabond,
Comme toi l’orphelin, comme toi le mendiant.
Sans maître, ni dieu, à la grâce des saisons. 


Christian Castelli (Singe Vert) 


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