Chouette

Chouette.
 
L’esprit s’envole à tire d’ailes,
La sagesse perce la nuit.
Souffrance devient éternelle,
Nul empire n’est paradis.

De sont haut perchoir conifère,
La chouette veille en nocturne.
Sur les fantasmes mortifères,
De l’ombrageux fils de la lune.

Ce prince assoiffé de victoire,
Remplissant sa coupe de sang.
Vin âpre de martiales gloires,
D’un jeune Alexandre trop grand.

A ignorer toute frontière,
Ne rend pas la paix accessible.
Là où l’on sème la misère,
Aucun règne n’est admissible.

Par la sagesse féminine,
Le rapace devient monarque.
Posé sur l’épaule divine,
Pour que le puissant le remarque.

Avant que le fiel de ses guerres,
Ne déborde enfin de sa coupe.
Avant que l’épi de misère,
N’agrémente la triste soupe.

Potage infâme et populaire,
Vidant plus, qu’il nourrit le ventre,
De celui qui subit la guerre.
La chouette crie, mais ne chante,
Vos épitaphes et vos gloires.
La chouette crie, mais ne chante,
L’effroi de l’homme qui s’égare.

L’oiseau s’envole à tire d’ailes,
Son seul cri déchire la nuit.
Les nuisibles se font la belle,
Et la lune enfin lui sourit.

Marche funèbre pour ce roi,
Qui ne sut écouter la chouette.
Il but la coupe du trépas,
Le dernier soir d’une conquête.

Christian Castelli
Ed2 "SINGE VERT" 

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