Sauvage

Sauvage

Je suis un sauvage,
Qui a du mal à entendre,
La pimbêche huppée ;
Qui cherche à se faire comprendre,
Par des mots orphelins de pensée.

Je suis un sauvage,
Qui ne se laisse pas séduire,
Par un généreux du pompeux récit ;
Qui veut avec ruse, le conduire ;
A jouer dans l’humaine comédie.

Je suis un sauvage,
Qui a l’oreille fine et attentive,
A la parole sincère ;
D’un regard sans esquive,
D’une curiosité sans manière.

Je suis un sauvage,
Qui veut entendre l’inaudible
Message que la vie nous crie à l’oreille.
Que l’ignorance rend inaccessible.
Cette science qui cultive le sommeil.

Je suis un sauvage,
Dans un monde si familier.
Je suis un familier sur une terre sauvage.
Qui doit, des prédateurs, se méfier.
Surtout de ceux qui portent un visage.

Je suis un sauvage,
Que l’amour et la mort
Peuvent rendre domestique.
Avec l’esprit je mords,
Avec le verbe je réplique.

Je suis un sauvage,
En alerte dans ce parc zoologique.
Cette société urbaine de consommation ;
Où l’on conserve le biologique,
Dans des boites et des cartons.

Je suis un sauvage,
Que vous cherchez à apprivoiser.
A grands coups de politique et de religion.
Pour me priver de ma libre pensée.
En m’accusant d’avoir perdu la raison.

Entendez-vous hommes, ce silence,
Que vous laissez là, derrière vos cries ?
Voyez-vous, prédateurs civilisés ; cette absence,
Que vous rendez à la vie ?
Vous sentez-vous coupables d’avoir dépouillé,
Le vivant qui depuis votre naissance ;
Vous a gratuitement, logé ?

Logé, dans cette demeure planétaire,
Où sous le regard de vos dieux,
Vous vous êtes adonnés à la guerre.
Mais sous la colère des cieux,
Vous avez mis le genou à terre,
Avant de fermer les yeux ;
Pour murmurer une vaine prière.

  Christian Castelli
Ed1 "SINGE VERT"

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