Précieux

Précieux

Tant de démons pour un seul dieu,
Pour remplacer les plus précieux.
Sages que nous croisons sans voir,
Prophètes muets de nos soirs.

Ces invisibles qui existent,
Ces inaudibles qui persistent ;
Mais que je signe sans trembler,
A trop vous avoir fréquenté.

Loin de toute ombrageuse église,
L’ange, en papillon se déguise ;
De toute mosquée poussiéreuse,
Vierge nature devient pieuse ;
De toute vieille synagogue,
Ciel et mer renouent le dialogue.

Tant de démons pour un seul dieu,
Pour remplacer les plus précieux
Nobles bergers des pâturages,
Poètes de simples verbiages.
Les plus précieux,
Sans religion, ni moisissure.
Les plus précieux,
Sans titre prêté, ni usure.

Ceux qui créent la vie, de leurs mains,
Avec leur souffle et presque rien.
Ils sont comme l’eau et le vent,
La fille et le fis du printemps.

Ceux qui tiennent cette promesse,
D’une terre et d’un ciel d’allégresse.
Les précieux esprits des forêts,
Ces vivants souffles nourriciers.

Quand la  nature devient mère,
Notre planète devient Terre.
Vierge féconde par nature,
Sans dieu ni virile posture.

Tant de démons pour un seul dieu,
De vides regard vers les cieux.
Vides de toute connaissance,
Regard soumis à l’ignorance.

Soumis par le voile ou le feu,
L’imbécile peut être heureux.
Sans oublier ses holocaustes
Pour le pardon de toute faute.

Avant d’être décapité,
Ou de rôtir sur un bûcher,
J’écoute le précieux du soi
Qui me tend une plume noire.

Pour que j’écrive l’épitaphe,
D’un monde que son dieu efface.
Entendez-vous ce précieux cri,
Le dernier souffle de la vie ?

Christian Castelli
Ed2 "SINGE VERT"

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