Poupée de porcelaine

Poupée de porcelaine

Ici en ces lieux qu’on visite,
Une poupée de porcelaine,
Dotée d’un cœur en terre cuite,
Tait le cri de toutes ses peines.

Icône du plaisir facile,
Vendue par des hommes de pierre ;
Aux gourmands de poupées fragiles,
Aux démons friands de misères.

Poupée de porcelaine fine
Qui pleure une larme vernie,
Pour tant de blessures indignes.
Larme froide à présent durcie.

Au paradis carte postale,
Des poupées souvenirs se vendent.
Brisées par le geste brutal ;
De celui qui se paie l’offrande.

D’une âme pure qu’il dépouille.
D’une innocence qu’il ravage.
D’une vie entière qu’il souille.
D’un printemps fleuri qu’il saccage.

En ces lieux maudits qu’on visite,
Une fillette laisse choir,
Un petit cœur de terre cuite,
Plein de larmes, sur un trottoir.

Seule dans cet univers froid,
Une enfant apeurée cavale,
Pour se réfugier dans les bras
Chimériques de son étoile.

Petite lumière lointaine,
Belle utopie inaccessible,
Pour les poupées de porcelaine ;
Enfants devenues invisibles.

Christian Castelli
Ed1 "SINGE VERT"

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Monsieur De Gouttière

Octobre

Bissextile