Paradis perdu

Paradis perdu

Le vieux glacier fond en sanglots.
Larmes et cris fuient en ruisseaux.
Les banquises sont disloquées.
Iles d’Eden sont inondées.

Nu comme au jour de ma naissance,
Froid, seul, sans aucune espérance ;
Je pleure des larmes amères.
« Qui entend l’homme de la terre ? »

Là où le vent était en fête,
Le ciel se déchire en tempête.
Dieu me chasse du paradis,
Sans autre adresse de survie.

Là où l’air était bien tranquille ;
La fureur me pousse à l’exile.
Fleuves et larmes sont en crue,
Noyant mon cœur de joie, déchu.

Belle oasis, aux vents, rendue.
Par caprice, la vie perdue.
Nourrice éreintée de donner,
Sa laitance à marche forcée.

Les printemps devenus acides,
Belles sirènes qu’on suicide,
Le fond des mers est décimé
Et mes rêves sont asphyxiés.

Arbres morts à prix sacrifiés,
En journaux ; papier bon marché.
Pour que toute plume s’empresse,
De pleurer d’encre ; pour la presse.

Pleurer pour la maman errante,
D’une nouvelle vie mutante.
Pleurer ce nouveau né de l’homme,
Nourrisson violé par l’atome.
Pleurer, sur ce regard d’enfant ;
Qui se ferme sur son présent.

Le vent balaie, poussière et vie.
Lune messagère des nuits,
Chante à la veille de ma mort,
L’épitaphe des dinosaures.
Le poète meurt en lambeaux,
Sans effigie sur son tombeau.

Christian Castelli
Ed1 "SINGE VERT"

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