Mouchoir.

Mouchoir.

Un mouchoir imbibé de larmes,
Jeté aux pavés de l’oubli.
Consolateur muet d’un drame.
A qui est cet intime ami ?

Chagrin que l’on jette derrière,
Un soi que l’on veut sans blessure,
Pour une vie toujours prospère,
Qui refuse du temps, l’usure.

Les hypocrites le ramassent,
Pour essorer de ses sanglots ;
De quoi fournir à leurs bécasses,
La prose charmante des mots.

Les mouchoirs ont à révéler,
Des histoires de cœurs meurtris.
Indiscrétions qui font pleurer,
Ils inspirent les comédies.

La joie éclate en rire et vole,
Comme le chant du rossignol,
Le chagrin écrit notre histoire,
Sur la parcelle d’un mouchoir.

L’homme dépourvu d’avenir,
Tout rassasié de souvenir,
Ramasse l’étoffe oubliée.
Espérant encore consoler.

Une inconnue détresse humaine,
L’attente qui reste incertaine,
D’un vieil homme dont l’espérance,
Est de graver son existence.

Dans la mémoire d’une vie.
L’homme sert dans sa main vieillie,
Le mouchoir imbibé d’un drame,
Comme une guerrière oriflamme,

Les drapeaux s’abreuvent des pleurs,
Des injustices des nations.
L’homme s’endort en dernière heure.
Sur la stèle se grave un nom.

L’étendard inondé de larmes,
Jeté aux pavés de l’oubli.
Prédateurs muets de nos âmes,
Je vous reprends ma triste vie.

Je préfère pleurer de l’encre,
Donner du verbe à la tristesse,
Pour qu’elle nourrisse les ventres
De liberté et de sagesse.

Christian Castelli
Ed1 "SINGE VERT"

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