Linottes

«
Linottes »

L’oiseau prit en son bec, des mots.
Laissa ici bas, une plume.
L’oiseau prit en son bec,  de l’eau.
Laissa ici bas, une plume.

L’oiseau prit, l’envol d’un cœur gros.
Laissa ici bas, sa rancune.
L’oiseau fit couler, les sanglots ;
De cet enfant privé de lune.

S’est envolé, son seul espoir ;
D’un regard, source de tendresse,
D’une comptine avant le soir.
L’oiseau ne laissa pas d’adresse.

L’enfant mouille, son cœur, des mots.
Ramasse ici bas une plume.
L’enfant écrit à cet oiseau,
Sa tristesse en épais volume

Brin de vie écrit à la plume,
Posé là, sur une étagère.
Brin de vie sans soleil, ni lune ;
D’un enfant, entre père et mère.

Sous un plumage de pinson,
Battait chamade de linottes ;
Deux volatiles sans raison.
Le nid est vide de ses hôtes.

L’amour est un oiseau de feu,
Qui peut s’éteindre à l’horizon.
Laissant pleurer le malheureux,
Dont le cœur se noie d’abandon.

L’enfant cherche l’oiseau, des yeux,
Vers les quatre points cardinaux.
Il tourne son cœur vers les cieux,
Pour n’y voir qu’un triste corbeau.

L’espoir s’envole et tourne en rond ;
Comme un fragile martinet ;
Un oiseau des demi-saisons ;
Charmeur aux demi-vérités.

Des volatiles du printemps,
Naissent des enfants de l’automne.
De deux linottes sifflotant,
Reste un enfant qu’on abandonne.

Que votre amour soit l’albatros,
Traversant la brume marine.
Pour que l’automne du divorce,
Ne soit pas, saison sans comptine.

Cette comptine familière,
Où ils vivent tous très heureux ;
Ces enfants avec père et mère,
Sous le plus étoilé des cieux.

Christian Castelli
Ed1 "SINGE VERT"

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Monsieur De Gouttière

Octobre

Bissextile