Les fifrelins

Les fifrelins

Bancs publics et arbres qui flânent.
Place de village et platanes.
Ragots de grands-mères au chapeau.
« Pétanqueurs »  sortant du bistro.

Commence une belle journée.
Courtoisie et civilités,
Venant du ciel ensoleillé.

Le bleu d’azur enthousiasme,
Le bon cœur des hommes et des femmes,
Qui mettent un sourire sur l’âme.

Comme une cravate en coton,
Au col des chemises marrons.
Comme une coiffe de dentelle,
Pour embellir la demoiselle.

A la note aiguë du fifre,
Les danseurs tapent de sabot.
A la note aiguë du fifre,
Les messieurs lèvent le chapeau.

En Provence les grands santons,
Ni d’argile, ni de chiffon ;
A l’ombre des grands platanes antiques,
Dansent tous de joie folklorique.

Au silence final du fifre,
Se saluent danseurs et danseuses.
Au silence final du fifre,
La place devient silencieuse.

Le coquin courtise une dame,
A l’ombre d’un arbre qui flâne,
Sur un banc à l’abri d’un platane.

Rumeur ; son manteau noir étale.
Les ragots dans les rues cavalent,
Comme une peste féodale.

Aux veillées ; le soir elle chante,
Aux creux des oreilles passantes ;
A l’affût d’une indiscrétion.
Jacasserie de bon renon.

Après la pétanque agitée,
Sportifs au repos mérité,
Tapant dans les bars ; le carton.
Laissent l’épouse au marmiton.

Mais les dames en prenant de l’âge,
Affectionnent le bavardage.
Pour pratiquer l’art du récit,
Nul besoin d’une académie.

A la note triste d’un glas.
Le mouchoir blanc entre les doigts.
A la note triste d’un glas.
On fraternise à petit pas.

Ce poème, carte postale,
D’un beau village provençal.
Mérite toute discrétion,
De même j’en tairai le nom.

Christian Castelli
Ed1 "SINGE VERT"

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