Le vieux chêne

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Le vieux chêne »

Laissant sont feuillage d’automne,
Le vieux chêne est décapité.
Dépouillé par la main de l’homme ;
Pour finir en feu et fumé.

Ainsi est mort le vieux monarque,
Le protecteur de la forêt.
Qui cachait tous ceux que l’on traque,
Pour garnir les fastes banquets.

Où l’on étale sur la table,
Les trophées du vaillant chasseur ;
Pour empiffrer les « respectables ».
Ceux qui attribuent les honneurs.

La hache a tranché les saisons,
La sève du chêne caduc.
Perchoir pour merles, pour pinsons,
Pour chouettes et grands ducs.

Il se consume le témoin,
Silencieux de tous les secrets.
Ils crépitent, comme un chagrin,
Les amours d’un lointain passé.

Taillé en buches, le veilleur
Des amours gravées dans l’écorce.
Mis au feu,  le consolateur,
Des larmes et chagrins de gosse.

Il devient cendre, le gardien
Des petits nids chauds et douillets.
A une heure où l’on ne dit rien ;
Devant un feu de cheminée.

Il ne reste rien du vieux chêne.
Les souvenirs me font ombrage.
Tristesse est l’ombre de la peine.
La paix n’est plus sous le feuillage.

Le vent souffle sur l’herbe folle,
Comme on éteint une bougie.
Un chêne que le feu immole.
Ainsi, se termine une vie.

Christian Castelli
Ed1 "SINGE VSERT"

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