Le loup apprivoisé

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Le loup apprivoisé »

Le vieux loup est apprivoisé ;
Par survie et nécessité.
La dame le promène en laisse ;
Muselière aux crocs qui vous blessent.

 Il était le loup des alpages ;
Le croque-mouton, le sauvage.
Il n’est plus qu’un joli « clébard » ;
Pour dame vêtue d’un « renard ».

Du loup de madame on en cause,
Comme d’un trophée, d’une chose ;
Dans tous les salons de prestige,
Où l’extravagance s’exige.

Finit pour ce vieux chef de clan,
De ne pas avoir sous la dent,
A se mettre bonne pitance ;
Pour assurer son existence.

Mais chez l’humain, rien n’est gratuit.
La liberté en est le prix.
Notre méchant loup sort en laisse,
Et doit s’asseoir pour des caresses.

A une goinfrerie mondaine,
Le loup lorgne la châtelaine.
Elle a la gigue bien dodue,
Et porte un manteau tout poilu.

Ce n’est pas du simple renard.
C’est l’hermine ; fourrure rare.
Ce parfum est trop familier ;
C’est une senteur de gibier.

De la châtelaine guindée ;
Perdant toute civilité,
Il en fait un copieux repas.
Consternation et désarroi.

Ici, de prendre une Lady ;
Pour une « bêlante » brebis,
Même pour un loup de la « haute » ;
Est une impardonnable faute.

On n’engraisse pas au caviar,
Nos « miss Ladies » pour les clébards.
Pour la science et son beau musée,
Notre loup sera empaillé.

« Ainsi notre loup restera apprivoisé,
 Pour l’éternité… »

Christian Castelli
Ed1 "SINGE VERT"

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