La fourchette

La fourchette 

Ne se nourrissant pas de miette,
De réputation pique-assiette,
Elle est une bonne fourchette.

Toujours à la gauche du plat,
Pour un festin gourmand de roi,
Aux pics on ne résiste pas.

Repas quotidien de coutume ;
Grasse volaille et verts légumes.

Invitant son ami, aimable
A croiser le fer à table ;
Couteau d’une lame coupable.

Après avoir rempli les verres,
On flatte dame ménagère :
A propos d’odeurs potagères.

C’est l’heure de la prise en main,
Par le manche on les tient bien.
Et ils ferraillent pour la faim.

« Pique la bécasse rôtie
Et la cuisse qui rassasie,
Fourchette en argent, mon amie. »

« Tranche donc la chair morte et cuite,
A l’affûté rien ne résiste.
Va donc mon couteau, oui, j’insiste. »

Mais l’affamée entremetteuse,
La rendra enfin connaisseuse ;
De la rencontre désastreuse.

D’un couteau en acier vulgaire,
Qui coupe sans belle manière,
Pour plaire à la creuse cuillère.

Ecoutons la sage fourchette,
Ne piquant plus les jours de fête,
Pour qui lui contera « fleurette ».

Ce couteau qui ne su trancher,
Entre une creuse cuillerée
Et une fourchette éduquée.

Christian Castelli
Ed1 "SINGE VERT"

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