La bonne direction

La bonne direction

Fatigué de courir après le temps,
Sur une jambe à la seconde,
Je m’assieds pour un moment.
Comme un spectateur du monde.

Où vont-elles ces marionnettes ?
Pantins de chair vieillissante ;
Du temps en quête,
Jouant une comédie délirante.

Les ficelles qui m’articulent,
Ne sont pas toujours de fil blanc.
Et celui qui les manipule,
Est dans une vie si changeant.
Je suis assis sans aucun confort,
Sur un lourd passé.
Que l’homme fort,
Ne peut plus porter.

Je vois au loin mon âme,
Nue et seule dans un désert.
Que cherches-tu mon âme ?
Loin de ce monde que l’on sert,
Comme une manne pour les prédateurs.
Comme une eau fétide,
Pour celui qui a toujours peur,
Dans une ville sale et perfide.

Au dessus de cet horizon sans décor,
Brille l’étoile précoce.
Toi mon âme tu m’appelles encore.
Comme quand tu étais une gosse,
Affamée, assoiffée d’avenir.
Toi mon âme, marche vers le luminaire.
S’y cache ton inconnu avenir.
Ici le monde n’est qu’un vaste désert.

Malgré ses bruits, ses cris, ses murmures,
Malgré ses peuples de pantins,
Malgré toutes ses valeurs peu sures
Malgré ses joies courtes et ses longs chagrins.

Mon âme, oh ! Mon âme,
Va vers celui qui créa la vie,
Vers le marionnettiste de l’univers.
Celui qui allume la lumière la nuit.
Qui créa la nuit et la lumière.
Mon âme, oh ! Mon âme,
Demande- lui de t’articuler,
Avec des fils toujours blancs.
Pour que la marionnette que tu étais,
Devienne un homme sans crainte du temps.

Spectateur déçu de ce vieux monde,
Je me lève comme l’astre matinal,
Qui m’indique un nouveau départ.
Tournant le dos à la fresque théâtrale,
Au dessus de ma tête, mon regard
Cherche celui qui m’articule par son esprit ;
Ficelle blanche, ficelle de vie.

« Cette âme libre est ton homme,
Mon Dieu merci ;
Ta direction est la bonne.

Christian Castelli
Ed1 SINGE VERT"