Coeur volage

Cœur volage

Ma belle maîtresse au doux surnom de « ma puce »,
Me laissa choir pour convoler avec un pou.
Ma consolatrice rivalisait d’astuces,
Pour tromper avec tact, son riche et vieil époux.

Mais mon curé de baptême m’excommunia ;
Après m’avoir patiemment pris en confession.
Ma très chère épouse ne me pardonna pas ;
Craignant le scandale d’une reconversion.

L’affectueuse qui m’appelait « mon lapin »,
Devint chasseresse voulant ma triste peau.
Une pension à vie fut le prix du chagrin.
Son avocat un virtuose du barreau.

Ainsi désargenté, je perdais tout mon charme ;
Mon romantisme et mes attraits spirituels.
Affamé, je me fis chasseur de vieilles dames ;
Chouettes esseulées surnommées «tourterelle ».

Cette société de fortes consommations,
Dépouillant tout artisan et tout gigolo ;
Ma vieille gourmande augmenta ses prétentions.
Venait le temps où je n’étais plus son jeunot.

Ne pouvant plus courir, après tous les jupons,
Je décidai enfin de porter une robe.
Une pieuse repentance et moult privations,
Mirent ma fraiche vertu à l’abri d’une aube.

Mais à ce jour j’entends, certaines confessions ;
Qui me font craindre, pour mon vœu et ma soutane.
Lorsque je considère le prix d’un pardon,
Je préfère aller boire une forte tisane.

Dieu ne créa t’il pas Eve, belle diablesse,
Et les bons moines les liqueurs de la sagesse ?
L’amour de son prochain, n’est-il pas l’eau de vie
Qui nous ouvre à tous les portes du paradis ?

Christian Castelli
Ed1 "SINGE VERT"

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